Préface

— May

Ce numéro de May porte sur les réceptions françaises de Sigmar Polke à partir des années 1980 et ce jusqu’à la première rétrospective américaine consacrée à son travail qui a eu lieu au MoMA de New York en avril 2014 et a été reprise en Europe à la Tate modern à Londres et enfin au Musée Ludwig à Cologne au printemps 2015.

Dés 1982, Polke expose à la galerie Bama à Paris, puis en 1989 et 1990 (la galerie prends alors le nom de galerie Crousel Robelin Bama) où il présente un cycle de peinture en deux volets s’inspirant de la Révolution française et qui coïncide avec le bicentenaire de cet événement et à la chute du mur de Berlin.

Juste auparavant, le musée d’Art moderne de la ville de Paris organise une rétrospective dont nombre de personnes en gardent un souvenir ébloui. Le travail de Polke est encore visible lors d’une exposition personnelle que lui consacre le Carré d’art de Nîmes en 1994, et plus tard en 2002 le Musée de la Révolution française à Vézille. Pour autant la presse internationale a peu évoqué l’exposition récente organisée en 2013 par le musée de Grenoble sous l’égide de Guy Tosatto, son directeur, et ami de longue date de Polke.

En nous intéressant précisément aux rapports qu’entretenait Polke avec les galeries et à sa manière de travailler avec les institutions, nous avons tenté de dégager un modèle de relations dans lequel l’artiste reste très autonome. C’est à partir de cette idée que nous avons pu interroger la situation actuelle des rapports artiste-galerie avec de jeunes artistes qui s’interrogent sur la position à adopter lors de leur première expérience en galerie.

La réception de Polke reste encore à analyser, notamment en France, mais la traduction [1] récente d’une sélection de textes publiés en allemand, d’auteurs comme Benjamin Buchloh, Friedrich Heubach, Bice Curiger ou de Polke lui-même vient donner un éclairage entièrement nouveau, sur la période de la fin des années 1960, où Polke commence à travailler avec Richter, et au début des années 1970, une période d’expérimentation collective artistique et existentielle, qu’on ne peut ignorer si on veut comprendre son travail et qui semble être encore considérée comme une période peu intéressante par les historiens de l’art.

Friedrich Heubach évoque dans un texte écrit en 2000 comment on pouvait appréhender la position de Polke dans ces années 1960-70 entre Baselitz et Richter : « Baselitz vise la profondeur, Richter vise au-dessus des sommets : Polke vise derrière l’horizon. » Il faut pouvoir y revenir maintenant.

  1. [1] Mariette Althaus et Xavier Douroux (éds), Polke et les esprits supérieurs, Dijon, Les Presses du réel, 2015.
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